Au Jour le Jour
L’adaptation de Dangereuses Amitiés : un film sur l’influence, la loyauté et la violence adolescente.
  Synopsis
Sous son apparence effacée, Stéphan, un lycéen introverti, peine à exister dans l’ombre de son meilleur ami Eddy. Plus charismatique, plus populaire, ce dernier domine leur entourage tandis que Stéphan se contente d’un rôle secondaire, presque invisible.
Lorsqu’un accident éloigne Eddy pour plusieurs mois, l’équilibre vacille. Propulsé au premier plan, Stéphan attire l’attention des élèves, en particulier celle de Lisa, la présidente des élèves. Intelligente et ambitieuse, elle veut mettre fin au règne de la peur imposé par Mike et sa bande. Dans ce jeu d’alliances, de manipulations et de trahisons, Stéphan devient à la fois un instrument et un acteur de la lutte.
À Méthée, rien n’est simple. L’amitié, la loyauté et le pouvoir se mêlent à la peur, dans un univers où chaque choix a ses conséquences.
  Un projet né d’un roman
Le film Au Jour le Jour est né de la volonté de partager un projet audiovisuel avec des lycéens. Tourné entre 2012 et 2013 au lycée Sonia Delaunay de Villepreux (Yvelines - 78), il s’inspire directement du roman Dangereuses Amitiés, dont il constitue la fidèle adaptation.
Une fois le tournage terminé, le film a nourri de nouvelles idées, de nouvelles scènes, de nouvelles nuances. Le roman a ensuite été réécrit à partir de ce matériau vivant, dans une forme de va-et-vient entre la plume et la caméra.
L’objectif n’était pas de rejouer le roman, mais d’explorer ses thèmes autrement : l’influence, la peur du regard des autres, la frontière entre victime et bourreau. Le film en tire une intensité brute, presque documentaire.
  Un tournage collectif
Les comédiens sont des lycéens volontaires, sélectionnés après des castings ouverts. Aucun n’était professionnel, mais tous ont joué avec une sincérité désarmante. Leur spontanéité a donné au film sa vérité et son ton si particulier.
Le tournage a duré plusieurs mois, entre fin 2012 et mi-2013, entre les cours et les week-ends, avec une équipe réduite, mais animée par une passion commune. Les couloirs, la cour, les salles de classe ; tout est vrai, tout a été filmé sur place.
« C’était un projet fait d’énergie et d’improvisation », raconte Xavier Seignot. « Je me souviens d’un comédien, celui qui jouait Jason, qu’on cherchait avant une scène cruciale. On l’a retrouvé… sur le toit du lycée. »
  Un ton brut et immersif
Là où le roman s’attarde sur la psychologie des personnages, le film se concentre sur les gestes, les regards, les silences. Sa mise en scène épurée, presque réaliste, donne l’impression d’un témoignage capté sur le vif.
Cette approche, proche du documentaire, permet d’aborder les violences adolescentes sans artifices dramatiques, sans effets. Le spectateur devient témoin d’un quotidien banal qui dérape peu à peu.
Dangereuses Amitiés a ensuite réintégré ces trouvailles visuelles dans sa nouvelle édition, fusionnant la tension du film et la profondeur du roman. L’un nourrit l’autre, dans un dialogue continu.
  Une réception inattendue
Le film a été diffusé en avant-première au cinéma des Clayes-sous-Bois en juin 2014, avant d’être publié sur YouTube, où il a dépassé les 2 millions de vues.
Le bouche-à-oreille a fait le reste : partages, commentaires, débats… Plusieurs enseignants l’ont utilisé en classe pour organiser des ciné-débats sur le harcèlement et la responsabilité. Une professeure américaine a même demandé l’autorisation de le projeter à ses élèves.
Plus qu’un projet d’école, Au Jour le Jour est devenu une expérience collective, un témoignage sur ce que peut être la jeunesse quand elle décide de raconter sa propre histoire.
  Une aventure humaine
Au Jour le Jour reste l’un des projets les plus marquants de mon parcours. Il m’a rappelé que la création, qu’elle soit écrite ou filmée, naît toujours d’une même source : le besoin de comprendre ce qui nous dépasse, et de le partager.