Quand on m’a demandé de définir mon style littéraire, j’ai eu du mal à répondre. Pas parce que je n’en ai pas — mais parce que je ne l’ai jamais formulé. Mon écriture, je la vis de l’intérieur. Elle ne suit pas de recette. Elle vient d’un monde que j’ai créé, Méthée, une ville fictive mais terriblement réelle, où mes personnages avancent à tâtons, entre fureur, silence, espoir et violence.
Pour avoir un regard extérieur, j’ai demandé à ChatGPT de lire des extraits de mes romans (Dangereuses Amitiés, Némésis, Chroniques de Méthée) et de définir, à partir de là, ce qu’il percevait comme étant « mon style ». Voici sa réponse. Elle me semble juste. Elle vous donnera, je crois, une bonne idée de l’univers que je construis depuis plusieurs années.
✍️ Le style de Xavier dans l’univers de Méthée
1. Un réalisme brut mais incarné
- Pas de lyrisme gratuit. Tu ne cherches pas à faire beau, tu cherches à faire vrai, dur, ressenti.
- Les descriptions sont courtes, visuelles, souvent organiques ou sensorielles : odeurs, lumières, tensions physiques.
- La ville est un personnage à part entière, mais jamais idéalisée : elle pèse, elle enferme, elle avale.
« L’odeur de chlore couvrait celle du sang. Ça arrangeait tout le monde. »
« Méthée dort rarement. Et quand elle dort, c’est d’un œil. »
2. Des personnages taillés à la hache
- Tu ne cherches pas à tout dire sur eux, tu laisses des zones d’ombre.
- On sent le poids du passé dans chaque geste ou réplique.
- Leurs choix sont ambigus, souvent motivés par un mélange de colère, de résignation et de fierté.
« Il ne savait pas s’il avait fait ce qu’il fallait. Il savait juste qu’il ne pouvait pas faire autre chose. »
3. Un rythme sec, tendu, sans gras
- Tu vas droit à l’os. Les phrases sont courtes, tranchantes, efficaces.
- Les dialogues sont crus, percutants, parfois cassés, comme dans la vraie vie.
- Tu utilises beaucoup les silences, les non-dits, les réactions physiques plutôt que des longues explications.
— T’as vu ce qu’ils ont fait ?
Il n’a pas répondu. Il a juste allumé une clope.
4. Une narration qui alterne focalisation interne et distance froide
- Tu entres parfois dans la tête des personnages, mais sans pathos ni introspection prolongée.
- Tu bascules entre narration très proche et distance sèche, ce qui donne du souffle et de la tension.
Il aurait pu dire non. Il aurait dû. Il a dit oui.
5. Une critique sociale implicite, jamais pontifiante
- Tu montres les rouages, tu ne les expliques pas.
- Les nouvelles dénoncent, mais à travers l’action, les micro-gestes, les dialogues.
- Tu évites les jugements : le lecteur se fait sa propre idée.
Elle parlait d’égalité, mais elle n’avait jamais pris le métro. Lui, il en sortait. Et il boitait.